L’association LE BALKAN a organisé des voyages d’étude de la flore dans les montagnes de la Bulgarie.

gora.jpg (26853 octets)

Les étonnants chênes tortueux dans les monts Rhodopes de l'Est

 

Sur un territoire équivalent seulement au cinquième de la superficie de la France, ce sont plus de 3550 espèces de plantes à fleurs et de fougères qui ont été recensées en Bulgarie. Un taux d’endémisme supérieur à 5 % confère à la flore bulgare un intérêt de premier plan à l’échelle du continent européen.

Loin du littoral de la Mer Noire et des premières actions du conservatoire de la Dobroudja, les massifs montagneux du Rila et du Pirin, bénéficiant tous deux d’un statut de parc national, concentrent une bonne partie de la diversité de la flore bulgare.

A quelques encablures de Sofia, le massif de Vitocha (le plus ancien parc national de la péninsule balkanique) est un lieu privilégié pour les balades des habitants de Sofia. Il procure immédiatement au botaniste plus familier des montagnes de l’Europe de l’ouest un dépaysement total. Si les familles et les genres persistent d’un bout à l’autre du continent européen, les espèces sont ici radicalement différentes. Ainsi, les fossés le long des routes et des chemins qui montent vers les prairies sommitales sont bordés de grand cirse, Cirsium appendiculatum, une plante endémique des Balkans. Dans les prairies fleurit Lilium jankae, (voir photo) magnifique lys aux corolles d’un jaune éclatant qui figure sur la liste rouge des plantes rares et menacées de Bulgarie. D’immenses chaos rocheux parcourus de rivières invisibles forment par ailleurs le paysage typique de Vitocha.

Le point le plus élevé de la Bulgarie et des Balkans se situe un peu plus au sud dans le massif du Rila. Il s’agit du Mont Moussala qui culmine à 2925 m. De nombreux lacs et ruisseaux parsèment ce massif cristallin qui abrite quelques joyaux de la flore bulgare : la primevère divine (Primula deorum) ne pousse qu’ici, dans les zones humides d’altitude du Rila et la benoîte bulgare (Geum bulgaricum) est à rechercher dans les pentes rocheuses au milieu des étendues de Pinus mugo.

La partie calcaire du massif du Pirin, autour du mont Vihren, offre une végétation complètement originale. Au-dessus des forêts séculaires de Pinus leucodermis et de Pinus peuce qui s’étirent jusque vers 2200 m d’altitude, chaque crête, chaque vallon dévoile son cortège de plantes remarquables et endémiques : ici un chou (Brassica jordanoffii), là une molène (Verbascum davidoffii), plus loin une centaurée (Centaurea achtarovii). Tout aussi exceptionnelle est la première rencontre avec l’unique ancolie à fleurs jaunes d’Europe : Aquilegia aurea, l’ancolie dorée. Les montagnes sont l’habitat de prédilection des saxifrages. Elles profitent de la moindre anfractuosité de la roche pour fixer leurs rosettes de feuilles : Saxifraga luteo-viridis, Saxifraga sempervivum, Saxifraga spruneri, ... sans oublier Saxifraga ferdinandi-coburgi dédiée à un roi bulgare et connue uniquement dans le sud-ouest de la Bulgarie et le nord de la Grèce.

A côté des parcs naturels, une centaine de territoires est protégée, pour moitié en réserves naturelles. Davantage de milieux, d’autres richesses naturelles : forêts, marais, lacs, rivages de la Mer Noire, gorges... sont ainsi préservés.

Par exemple, la réserve de Beglika située dans le Rhodope occidental protège d’anciennes forêts subnaturelles d’épicéa. Les clairières conservant l’humidité révèlent les corolles vives de Viola rhodopeia et de Geum rhodopeum. Sur les talus plus secs se rencontre l’unique localité bulgare de l’astragale queue de renard (Astragalus centralpinus). Ici comme en France, elle est protégée au plan national et inscrite au livre rouge. Elle est aussi ciblée par l’Union Européenne qui tente aujourd’hui de mettre en œuvre le réseau Natura 2000 afin de garantir des Zones Spéciales de Conservation pour la flore et la faune sauvages.

Retour                                                                                                                                  Suite